TEST - Rift of the NecroDancer (PC, Nintendo Switch)

La musique est le berceau du rythme, en autant qu'elle nous plaise!

Par Jacques Germain
Quand on parle de Rift of the NecroDancer, on pense à un jeu qui, à l’époque, avait marqué les joueurs : Crypt of the NecroDancer. Ce dernier mélangeait déjà l’action d’un dungeon crawler avec des mécaniques de jeu de rythme. Il avait fonctionné parce qu’il offrait un gameplay précis, une ambiance unique et surtout, une bande sonore qui accrochait dès les premières secondes. Dix ans plus tard, Brace Yourself Games tente de revisiter cette recette avec une approche différente : transformer l’expérience en un jeu de rythme plus « classique », mais avec des clins d’œil et des mécaniques propres à l’univers qu’ils ont créé par le passé. Sur papier, c’est intéressant. En pratique, par contre, Rift of the NecroDancer arrive avec des qualités, mais aussi des failles qui empêchent le jeu de vraiment être à mon goût.


Un concept qui avait tout pour plaire

Dès les premières minutes, Rift of the NecroDancer séduit. On retrouve l’idée d’un héros (ou héroïne) qui doit affronter différents ennemis en suivant le tempo de la musique. Le cœur du gameplay repose donc sur notre capacité à appuyer sur les bonnes touches au bon moment, dans la bonne cadence. Jusque-là, rien de nouveau pour un jeu de rythme. Là où ça se démarque, c’est que le jeu essaie de combiner ça avec une présentation qui rappelle à la fois Guitar Hero et Crypt of the NecroDancer.


Chaque personnage se retrouve sur une ligne de combat, et les ennemis arrivent en suivant le tempo de la chanson. Le joueur doit alors réagir en lançant ses attaques pile au bon moment. La mécanique est simple, accessible, et propose des variations intéressantes selon le type d’ennemis affrontés. Sur le papier, ça donne un jeu de rythme avec un petit côté stratégique, parce que tu dois gérer les vagues en plus de garder ton focus sur le tempo. Quand tu rate un rythme, tu reçois un point de dégâts. Attention, vous en avez 10 au total par chanson. 


Là où ça accroche : la musique qui… n’accroche pas

Et c’est là qu’arrive le premier gros problème. Malheureusement, Rift of the NecroDancer n’a pas une bande sonore vraiment marquante. On ne parle pas d’une musique désagréable, loin de là. Mais elle manque de punch, d’identité forte. Dans un genre où chaque note doit te donner envie de bouger la tête ou de taper du pied, l’ensemble sonne un peu trop générique. Bien sûr, c’est selon mes goûts personnels. Comparons avec Crypt of the NecroDancer : sa trame sonore était tellement bonne qu’on pouvait l’écouter même en dehors du jeu. Ici, après quelques heures, on peine à se souvenir d’un seul morceau vraiment marquant. 


Un chaos visuel qui brise l’immersion

Deuxième gros défaut : la présentation à l’écran. L’idée d’avoir les personnages qui bougent sur la ligne de tempo est intéressante, mais très vite, ça devient chaotique. Entre les animations, les ennemis qui s’empilent, et le besoin constant de suivre le rythme, on finit par perdre le rythme et ça fait mal aux yeux. Résultat : on ne sait plus trop où regarder. On appuie sur une touche et ça devient mélangeant avec l’animation du personnage et on mange 2-3 points de dégâts consécutifs. C’est frustrant. 


Une progression sympathique, mais répétitive

Du côté positif, il faut reconnaître que Rift of the NecroDancer essaie de varier ses modes et ses défis. On a un mode histoire, des combats de boss, et même quelques mini-jeux qui viennent nous rappeler un Parapa TheRapper ou bien WarioWare. Mais malgré ces efforts, la progression donne vite un sentiment de répétition.


Tu enchaînes les niveaux, tu affrontes des ennemis, tu débloques des éléments collectables… mais rien ne vient vraiment réinventer la roue après quelques heures. Là encore, la comparaison avec d’autres jeux du genre fait mal : on pense à Rhythm Heaven ou à Taiko no Tatsujin, qui savent surprendre constamment le joueur avec des variations plus poussés. Ici, on reste dans une zone de confort. Ce n’est pas mauvais, mais pour moi il en faut plus.


Un habillage charmant

Il faut quand même rendre à César ce qui lui appartient : le style visuel est coloré, agréable et fidèle à l’esprit de la série. Les personnages ont du charme, les environnements rappellent l’univers du premier NecroDancer, et il y a une touche humoristique qui allège l’expérience. On sent que les développeurs aiment leur licence et veulent bien faire.


Verdict

Rift of the NecroDancer n’est pas un mauvais jeu. Loin de là. On sent la passion des développeurs, on sent la volonté d'offrir un jeu de qualité, et on sent aussi que le concept de base a du potentiel. Mais quand tu joues à un jeu de rythme, tu veux être emporté par la musique, tu veux ressentir l’énergie, tu veux te balancer la tête de gauche à droite parce que c’est entraînant. Ici, ça ne fonctionne pas pour moi, et vous savez combien j’aime les jeux musicaux.

Finalement, on se retrouve avec une expérience amusante par moment, frustrante par d’autres, et qui ne réussit pas à se distinguer assez de la concurrence. J’ai passé un bon moment, mais je n’ai pas eu ce déclic qui me donne envie d’y revenir sans cesse. 

Note finale

*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.

Rift of the NecroDancer Site officiel
Développé et édité par Brace Yourself Games
Plateformes : PC Steam (ce test), Nintendo Switch
Prix : 25,99$


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