TEST- Assassin's Creed Mirage (PS5)

 
Nous agissons dans l'Ombre pour servir la Lumière, 
nous sommes des Assassins (ou des électriciens).

Par Jérôme Rajot,

 La franchise Assassin's Creed a soufflé en 2022 ses 15 bougies ! Ubisoft cherche toujours à renouveler la saga, tantôt en empruntant la voie de la piraterie, puis en proposant une approche plus accès sur les jeux de rôle, et pour ces 15 ans, l'éditeur a voulu proposer un épisode spécial. Et pour célébrer ce lancement dignement, nous avons même été invité à un évènement chez Ubisoft Montréal.

Assassin's Creed Mirage se veut donc comme l'épisode anniversaire, celui qui revient aux sources de la série sans se perdre dans un monde immense, mais veut se concentrer sur l'Histoire pour nous transporter. Est-ce que les promesses ont été tenues ?

 Calife à la place du calife.

 Si vous avez joué à Assassin's Creed Valhalla, le héros de Mirage ne vous sera pas inconnu. On retrouve Basim Ibn Ishaq durant son initiation pour devenir Assassin, et tout ce qu'il a vécu jusqu'aux évènements de l'épisode sur la mythologie nordique. Basim doit faire ses preuves auprès de la confrérie et sa maîtresse assassin Roshan. Tout comme la franchise, notre héros reprend donc les bases du crédo, nous devons participer à quelques entraînements afin de nous familiariser avec les mécaniques de jeu, et découvrir les bases de l'intrigue qui va se mettre en place.

Tout comme le premier épisode, nous retournons au Moyen Orient, mais cette fois-ci, nous sommes plongées dans la ville ronde irakienne, Bagdad. La ville est divisée en plusieurs districts et plusieurs secteurs, avec chacun son bureau des Assassins qui aura plusieurs missions pour nous afin de découvrir qui se cache derrière l'Ordre. Ceux qu'on ne voit pas sont donc envoyés pour élucider les mystères, et éliminer ces membres de l'Ordre voulant acquérir une technologie très avancée, puissante et tout autant mystérieuse des premières civilisation que les fans d'Assassin's Creed connaissent bien maintenant.

Ce qui est le plus agréable dans les jeux Assassin's Creed, c'est son immersion dans un contexte historique réel. Cette fois-ci, nous sommes dans un Bagdad en 861, dans ce qu'on appelle l'Âge d'or de l'Islam (entre le VIIIe et le XIIIe siècle). L'atmosphère de cette époque est incroyablement bien rendue. À nous de découvrir donc qui tire les ficelles, qui sont les membres de l'Ordre pour les faire taire, mais aussi qui sont ces djinns (génies maléfiques) qui hante Basim, et qu'elles sont leur signification....

On aime se perdre dans les recoins des districts, dans les marchés, les grands édifices comme la maison de la sagesse, et surtout le marché ! On est littéralement plongé dans cet univers, on se surprend à arrêter de courir et privilégier des promenades pour vivre le moment présent. Les habitants continuent leur vie de tous les jours, parlent dans leur langue, tout est fait pour nous immerger. Et la cerise sur le sundae qui vient pousser les éléments historiques, ce sont tous les éléments du codex qu'on débloque et trouve tout au long de notre aventure. Nous vous conseillons donc de vous intéresser à toutes ces découvertes pour en apprendre encore plus sur la culture et l'histoire de cette belle époque.

Toutefois, pour ceux qui espéraient revoir de la meta histoire avec des événements dans le présent, il va falloir encore prendre votre mal en patience. Le jeu ne se concentre que sur l’histoire de Basim, de Ceux qu’on ne voit pas et de l’Ordre. Il n’y aucun événement en lien avec l’Animus, ni le présent.  

 Une technique entre deux époques.

 Au départ, la légende raconte que Assassin's Creed Mirage a été développé comme un simple DLC à Valhalla, puis il a pris tellement d'importance qu'il en est devenu un jeu à part entière et l'occasion parfaite pour célébrer les 15 ans de la franchise. Le jeu est donc disponible sur l'ancienne génération (PS4, Xbox One) et sur la nouvelle (PlayStation 5 et Xbox Series). Et visuellement, cela se ressent dans les deux cas. On est instantanément bluffé par la modélisation de Basim et des maîtres assassins. Les détails dans la barbe, le visage, mais surtout les vêtements, rien n'est laissé au hasard. C'est de toute bôôôté.

Jamais les expressions de visage du personnage principal n'ont été aussi détaillées, prononcées, réalistes. Mais ce soin n'a pas pu être appliqué à tous les personnages et en particulier aux personnages non jouables (PNJ) qui peuplent Bagdad. C'est là où on peut voir les limites de l'ancienne génération. Mais c'est un mal nécessaire pour contenter tout le monde. L'avantage de cet épisode, c'est qu'il est beaucoup moins vaste, étendu que les précédents. Il se concentre sur Bagdad et ses environs, ce qui permet d'avoir moins d'éléments à gérer et une meilleure optimisation. 

Ce n'est pas pour autant que les décors et les environnements sont vides ou pauvres visuellement, bien au contraire ! Les équipes de modélisation et les artistes ont fait un travail remarquable sur les environnements, les différents édifices, le réalisme est saisissant et très coloré ! C'est vivant ! Nous avons également droit à des environnements désertiques avec ses petites oasis, pouvant accueillir de belles surprises, ou alors est-ce un... Mirage ?!

 

 Ce qui n'est malheureusement pas un mirage, ce sont les quelques défauts techniques, essentiellement du clipping. C'est-à-dire que lorsqu'on se promène les textures s'affichent au fur et à mesure, et il y a des éléments de décors qui popent à mesure qu'on avance vers elle, et ce, surtout quand on sort de la ville. Et si vous avez goûté au mode performance, il vous sera impossible de passer au mode qualité tant on a l'impression que notre personnage saccade durant ses déplacements.

Au moins, cela ne vient pas gâcher le plaisir de la navigation et de la découverte, nous n'avons rencontré aucun bogue majeur faisant planter le jeu, ou ne faisant passer au travers de textures, et qu'il faille relancer des sauvegardes. Aucune saccade à signaler dans le mode fidélité, c'est fluide et agréable à l'œil.




Une ambiance sonore envoûtante.

 Et les oreilles aussi sont enchantées par tous les thèmes musicaux. Dès le départ du jeu, la musique nous berce, nous enveloppe et nous plonge dans l'aventure. Et elle reste toujours présente plus ou moins forte, ou dynamique afin d'accompagner parfaitement les différents évènements. Brendan Angelides nous livre ici une des bandes-originales la plus onirique de la franchise. Certains thèmes sont absolument sublimes et viennent tutoyer l'emblématique Ezio Family de Jesper Kyd.

Le doublage original a reçu une attention particulière, Lee Majdoub est vraiment parfait en Basim, il est revenu à un style plus jeune et le fait prendre en maturité tout au long de son parcours. Mention spéciale évidemment pour Shohreh Aghdashloo et sa voix si marquante pour Roshan lui offrant un des mentor les plus marquants de la franchise. Comme mentionné précédemment, les personnages vont parler aussi bien en anglais que dans leur dialecte pour une plus grande immersion. Le doublage français est également de bonne facture, même si on perd les timbres de voix et accents des doubleurs originaux. Et si vous voulez une expérience complètement immersive, il est possible de passer le doublage du jeu complètement en arabe.

Des mécanismes entre modernité et tradition.

 Depuis le premier épisode, le gameplay des jeux Assassin’s Creed a beaucoup évolué en empruntant des codes de plusieurs genres comme les RPG (jeux de rôle), Zelda, et même les Souls. Eh bien Assassin’s Creed Mirage rebat les cartes, et peut donner l’impression d’un retour en arrière.  Le système de combat a été grandement simplifié, un seul bouton d’attaque qu’on garde appuyé plus ou moins longtemps pour asséner un coup léger ou lourd, une touche pour faire une esquive et une pour contrer au bon moment. Il n’y a plus vraiment d’aspect RPG dans les combats avec les points de dégâts, c’est une simple barre de vie très sobre.

Cela dit, ce n’est pas pour autant que le jeu est simple ! Il est même plus difficile surtout au départ de l’aventure. On ne cumule plus les objets redonnant des points de vie, les endroits pour manger et se remettre de la vie sont plus rares, et le nombre d’élixirs est assez restreint, et surtout, ils sont tout aussi rares ! Il faut donc économiser les ressources, ne pas hésiter à retourner voir des marchands pour faire le plein avant de se lancer dans l’attaque d’une zone bien gardée.

Notre aigle sera toujours notre meilleur ami pour scanner les environs, repérer et marquer nos ennemis et nos objectifs. Cependant le pauvre peut être attaqué par des gardes postés sur les toits, il faudra donc être vigilant et les éliminer si on veut profiter des capacités notre ami ailé.


 L'histoire principale sait nous garder en haleine durant tout le jeu, mais les missions secondaires ne sont pas en reste ! Que ce soit des quêtes de marchands, des objets à retrouver, des énigmes à résoudre ou simplement voler avec nos pattes de velours des objets dans les bourses de la population, nous ne manquons pas de choses à faire. Petit conseil d'ailleurs, n'hésitez pas à réaliser les contrats qui sont affichés dans les bureaux d'assassins afin de récupérer des précieux jetons permettant d'obtenir des rabais chez les revendeurs, mais surtout débloquer des coffres, améliorer notre réputation, et soudoyer des personnages clés pour nous rendre la vie plus facile.

Tout le menu enquête nous permet de nous y retrouver dans cet amas de quêtes, et contrairement aux précédents volets, même si elles sont nombreuses, on n'a jamais une impression d'en avoir trop, d'être envahi de points d'intérêts sur la carte. Ce qui est fort appréciable après des épisodes qui nous en proposaient beaucoup trop à mon goût jusqu'à en être écœuré. Les menus et la carte restent lisibles en tout temps, et on a toujours envie d'aller chaparder une petite bourse bien fournie pour collecter des mystérieux éclats par exemple...

Pour les combats, le mot d'ordre reste la furtivité, il est assez aisé de trouver de bons endroits pour rester anonyme, et attirer nos ennemis pour les éliminer, ou après les avoir débloquer utiliser les pièges bien pratiques pour nous sortir de zones un peu trop peuplées. 

On revient donc aux bases des mécaniques de gameplay de la franchise, ce qui peut être très plaisant pour certains, mais qui peut aussi paraître un peu frustrant pour les derniers venus habitués à avoir un arsenal plus varié et une gamme de coups plus riche.


Le contrat est rempli avec succès.

 Si vous vous attardez uniquement sur la quête principale du jeu, comptez une petite quinzaine d'heure pour voir le bout de l'aventure, de notre côté en ne faisant qu'une partie des quêtes secondaires, quelques contrats, retrouver tous les éclats mystérieux, nous avons vu les crédits de fin en 20 h, et nous estimons entre 5 à 10 h de plus pour finir toutes les missions secondaires restantes. Ce qui est donc très très acceptable surtout compte tenu du prix auquel il est proposé, 69 $ au lieu de 89 $. Donc on ne nous a pas menti sur la marchandise !

Et ce n'est pas pour autant qu'Assassin's Creed Mirage est un épisode à rabais, il a réussi à cocher toutes les cases de son contrat, c'est un épisode qui revient aux sources de la franchise, qui est un véritable champ d'amour pour les fans de la première heure et d'Altaïr, une recette parfaitement dosée qui n'en fait jamais trop. L'histoire et l'Histoire du jeu sont la grande réussite du jeu et sauront convenir aussi bien les fans de la première heure et en font le parfait épisode avec lequel commencer pour les nouvelles recrues.

 

J'aime

  • Un scénario qui nous tient en haleine
  • Un contexte historique immersif
  • Le doublage originale
  • La modélisation des personnages principaux
  • La beauté des environnements
  • Les musiques et ambiance sonore
  • Une durée de vie parfaite
  • Un tarif moins élevé
J'aime moins
  • Quelques problèmes techniques, clipping
  • Des personnages secondaires pas très jolis
  • La DualSense pas du tout utilisée

 

 

Note finale


La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.

 


Assassin's Creed Mirage Site officiel
Développeur : Ubisoft Bordeaux
Éditeur : Ubisoft
Plateformes : PlayStation 4, PS5, Xbox One, Xbox Series, PC
Prix : 69,99$

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