TEST - A Plague Tale: Requiem (PS5, Xbox Series, PC, Switch)

L'un des meilleurs jeux de 2022

Par Jérôme Rajot
Trois ans après la sortie du jeu A Plague Tale: Innocence, les français d’Asobo Studio nous offrent enfin la suite des aventures d’Amicia et Hugo avec A Plague Tale: Requiem. Le jeu est sorti exclusivement sur les consoles nouvelle génération et sur PC. Est-ce que la formule alchimique fonctionne toujours aussi bien ?


L’Ordre du Phénix

Nous reprenons quelque temps après les évènements du premier épisode, presque comme si rien ne s’était passé. Amicia se promène avec Hugo qui est toujours pris de sa malédiction. Et après toutes ces épreuves difficiles (dont on aurait aimé, un bon résumé au départ pour les nouveaux venus…), les deux enfants profitent d’un moment de répit loin de leurs anciens ennemis. Quelques moments “d'innocence” qui ne peuvent pas leur faire de mal. Mais malheureusement, ils sont rapidement rattrapés par le mal qui s’étend aussi vite qu’une pandémie.

Nos deux héros sont de nouveau face à leur destinée, Hugo risque de ne pas vivre longtemps à cause de sa malédiction qui le ronge, il faut trouver un remède et vite. Un nouveau périple se dresse donc devant eux, dans lequel ils vont découvrir une étrange prophétie qui pourrait donner un sens aux rêves d’Hugo… 


Et si de nouveaux ennemis viennent leur barrer la route, heureusement, ils sont également aidés par de nouveaux alliés. 

L’aventure de A Plague Tale: Requiem est beaucoup plus riche, tous ces nouveaux compagnons viennent apporter ce qui manquait au premier épisode, de la variété. Cette variété, nous la retrouvons aussi dans les environnements. Nous ne sommes plus enfermés dans des villes aux chemins étroits, nous avons enfin droit à un peu de liberté et se promener dans des décors plus vastes et colorés. Cependant, ne vous attendez pas à un “open world” pour autant. Les villes restent linéaires avec un chemin tout tracé, et des obstacles qui viennent toujours vous barrer le chemin et vous dire où aller et où ne pas aller.


Les enchaînements entre les villes et les plaines permettent à l’histoire de mieux respirer, de mieux prendre son temps quitte à casser le rythme, et parfois à être un peu trop lent et contemplatif.

L’alchimie, une histoire de fratrie

Cette variété est aussi apportée dans le gameplay. On retrouve les bases d’Innocence avec Amicia et sa fronde pouvant repousser presque tous les ennemis, et Hugo qui commence à apprendre à contrôler les rats. Nos compagnons de route peuvent se montrer également utiles afin de venir à bout d’ennemis plus coriaces, ou nous aider à nous frayer un chemin.


Si Hugo obtient de nouveaux pouvoirs permettant de se rapprocher presque d’un Assassin's Creed en sentant la présence des soldats, et parfois même en venir à bout, Amicia aussi gagne en dextérité et en capacités. En plus de nouveaux pouvoirs pour sa fronde devenant plus redoutable que jamais, elle s’arme maintenant d’une arbalète bien plus efficace et létale.

Mais attention à ne pas succomber au plaisir de terrasser ses ennemis, il est souvent préférable d’user de patience et de furtivité afin de se frayer un chemin au travers des herbes hautes, et détourner l’attention de nos ennemis.


La manette de la PlayStation 5, la DualSense, apporte un gros plus dans l’immersion, elle réagit aux environnements, on peut ressentir les chemins sinueux, ou les gouttes de pluie qui tombent sur nous, mais aussi elle réagit au rythme cardiaque d’Amicia ! Nous vous conseillons de ne pas appuyer à fond sur les gâchettes pour ressentir encore plus de sensations dans leur résistance. La résistance des gâchettes est aussi utilisée lorsqu’on tire avec nos armes ou des cordes. Nous n’avions pas ressenti autant de choses depuis la démo technique d’Astro's Playroom !

A Plague Tale Requiem reste dans la lignée du premier épisode en basant le coeur du gameplay sur l’exploration et la furtivité, avec des séquences où l’affrontement est parfois inévitable, et heureusement que l’arsenal est agrémenté de nouveaux sorts et nouvelles armes, pour venir à bout de tous ces assaillants.

Un extrait de ma partie, juste pour vous

Il est également toujours possible d’améliorer la capacité de nos poches afin de stocker plus d’éléments pour nos sorts sur des établis après avoir récupéré assez d’outils et matériel dans tous les coffres qui peuvent être bien cachés. Suivant notre façon de jouer, nous développons nos aptitudes (agilité, furtivité, force…) qui s’améliorent donc au fur et à mesure. Et si vous souhaitez tout améliorer, que ce soit votre équipement ou vos habiletés afin de débloquer tous les trophées, un mode “New Game+” est là après avoir fini votre première aventure.


Un jeu rat-vissant

Asobo Studio nous offre avec cette suite un jeu plus complet, mais aussi un jeu beaucoup plus abouti visuellement. Les décors fourmillent de détails, les vêtements, la flore, c’est digne des plus gros AAA. On en prend plein les yeux à chaque nouveau décor. Ce qui est le plus bluffant, ce sont les effets de lumières qui jouent un rôle essentiel dans le jeu. Que ce soit les torches, et autres feux qui peuvent nous offrir un moment de répit parmi les rats, ou les éclairages reliés aux lumières naturelles comme le soleil ou la lune.


Mais nous n’avons pas que des environnements mortuaires et dévastés, nous évoluons aussi dans une nature florissante et beaucoup plus colorés. Comme quoi, le monde n’est pas voué à la désolation, et Amicia et Hugo se permettent de se reposer et de rêver à des lendemains plus joyeux, et se créent des souvenirs au fil de leur périple. 

Ces souvenirs sont collectés dans le codex d’Hugo, il faut prendre le temps de se perdre quand c’est permis pour tous les découvrir, et trouver aussi les plumes d’oiseaux qui remplacent les fleurs du premier volet afin de compléter cette petite encyclopédie.


On en prend donc plein la rétine, mais cela a aussi une répercussion sur la performance du  jeu. Comme cela a enflammé les réseaux sociaux, certains jeux comme Gotham Knights ou A Plague Tale: Requiem sont bloqués au 30 images par seconde (30 fps) et donc n’atteignent pas le sacro-saint 60 fps offrant une fluidité sans pareil, et ce, malgré le fait que les jeux ne sortent que sur la génération PlayStation 5 et Xbox Series. Ça peut être désolant, mais Asobo Studio n’a pas les moyens d’Ubisoft, Naughty Dog et autres. Ils ont donc fait le choix de se focaliser sur le visuel, les graphismes, les jeux de lumières pour nous raconter une histoire qui se veut cinématographique (les films étant en 24 images par seconde).

Et même si on a un véritable bond en avant pour les graphismes, il y a quelques couacs techniques qui auraient mérité encore un peu d’amour… Les personnages principaux sont bien détaillés et vivants, mais on ne peut pas dire la même chose des personnages non jouables (PNJ) qui sont très rigides et ont des visages inexpressifs. Les temps de chargement sont très rares aussi, mais on a très, trop, souvent l’animation de la fermeture d’une porte à la manière des premiers Resident Evil aidant à décharger une zone pour en charger une nouvelle… Ça vient casser un peu le rythme du jeu. Il y a aussi quelques bogues visuels : un peu d’aliasing (effet d’escalier sur les contours), des effets de flous surtout quand on veut faire une capture d’écran grâce au mode photo, ou des textures qui mettent plus de temps à apparaître que d’autres (clipping).

Malgré tous ces petits problèmes techniques, cela ne vient pas entacher le plaisir de l’aventure. On enchaîne les chapitres et sous-chapitres sans être importuné par tout cela, tellement le narratif est prenant et les décors sublimes. Le mode photo permet même de se promener durant les cinématiques ! Et le désir d’immortaliser certains moments est omniprésent.




L’ambiance sonore n’est pas en reste. Les musiques sont discrètes, mais restent douces et agréables à écouter, elles nous transmettent toutes les émotions par lesquelles nos protagonistes passent : la mélancolie, la peur, la tristesse, mais aussi la joie et l’excitation. Elles s’intensifient évidemment lorsque la tension monte et que le danger se fait présent, surtout lors des affrontements.

Les effets sonores aident également à l’immersion, tous les petits bruits d’oiseau, de rats, rien n’est laissé au hasard, surtout si vous possédez un casque audio compatible “audio 3D”, tout est fait pour vous plonger au cœur de l’aventure comme si vous étiez avec Amicia et Hugo.


Conclusion

A Plague Tale: Requiem est le digne successeur d’Innocence. Nous avons là une aventure palpitante qui prend le temps de respirer et qui nous offre un univers aussi merveilleux que déprimant. Même si on peut dire qu’Asobo Studio n’a pas eu les moyens de ses ambitions, c’est un jeu narratif qui n’a rien à envier aux grands noms du genre, et malgré tout ce que fait vivre Hugo à Amicia, ses préoccupations de grande soeur peuvent se résumer à une réplique “Je ne m’incline devant personne, il n’y a que lui qui m’importe”. 

C’est définitivement un titre qui mérite de figurer parmi les meilleurs jeux de 2022.

J’aime
  • Une histoire poignante
  • Des personnages toujours aussi attachants
  • Un visuel sublime
  • De superbes effets de lumière et d’éclairage
  • De belles musiques
  • La DualSense bien utilisée
J’aime moins
  • Les bugs techniques
  • L’animation de la fermeture de porte qui se répète inlassablement
  • Les problèmes de fluidité (chutes de framerate)
  • Le rythme irrégulier
Note finale

*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.

A Plague Tale: Requiem Site officiel
Développeur : Asobo Studio
Plateformes : PS5 (ce test), Xbox Series X|S, PC, Nintendo Switch (en Cloud)
Prix : 79,99$
*Ou via Xbox Game Pass sans frais supplémentaires


Me joindre sur Twitter via @vanouchou
Abonnez-vous aux différents réseaux sociaux du Salon de Gaming de Monsieur Smith pour ne rien manquer des prochaines publications et découvrir au quotidien, l'actualité du jeu vidéo!

Commentaires