Par Jacques Germain
Je crois qu’on a tous déjà voulu modifier des actions ou des choix qu’on a faits dans le passé. On s’est tous déjà demandé : Et si j’avais dit oui ? Et si j’avais dit non à ce moment-là, est-ce que ma vie serait la même ? Est-ce qu’il existe un « moi » dans une réalité alternative qui a fait un choix différent ? Et où en est-il rendu, dans sa vie… ou plutôt dans notre vie ?
Et de l’autre côté, qui n’a jamais rêvé de se cloner ? J’enverrais sûrement un clone travailler à ma place pendant que je me la coule douce tranquillement à la maison. Un autre pourrait faire le souper, tondre le gazon, aller faire l’épicerie…The Alters nous offre ces deux possibilités dans un jeu de science-fiction qui marque déjà mon année 2025.
11 Bit Studios (ceux derrière les fabuleux Frostpunk) nous amène dans une aventure de science-fiction et de survie, sur une planète éloignée, à bord de la mission Dolly. On incarne Jan Stolski, le gars à tout faire de l’expédition, et malheureusement… le seul survivant. Il se retrouve dans une grande base circulaire qu’il devra gérer seul, sans trop comprendre ce qui se passe. Pourquoi les autres sont-ils morts ? À quoi sert cet ordinateur quantique dans la base ? Qui est cette voix mystérieuse qui nous pousse à explorer la planète et récolter certaines ressources ? Un jeu enveloppé de mystère du début à la fin, j’ai eu l’impression de vivre une série Netflix où l’on veut à tout prix voir l’épisode suivant.
Le jeu se décline en plusieurs facettes : exploration, gestion de base, gestion des ressources… et gestion des personnages. Oui, des personnages, car dès le début de l’aventure, on met la main sur du Rapidium, la ressource que l’expédition cherchait en venant sur cette planète. Cette matière vous permettra de créer des clones alternatifs de vous-même. Mais pas juste des copies conformes… Chaque clone possède sa propre mémoire et son vécu, que vous aurez vous-même choisi via l’ordinateur quantique. En gros, vous sélectionnez un moment charnière de votre passé pour créer une version de vous physiquement identique… mais mentalement différente.
Par exemple, j’ai créé Jan le mineur, celui qui a suivi le métier de son père au lieu d’écouter son cœur. Ce Jan-là est plus dépressif, et ses interactions sont souvent plus froides, voire agressives. J’ai aussi créé Jan le scientifique, un peu snob, qui se croit plus intelligent que moi et remet constamment en question mes décisions. Et justement, dans ce jeu, chaque décision a un impact. Parfois mineur… mais souvent majeur. Certains choix peuvent même entraîner la mort de vos clones. Je ne rentrerai pas dans les détails pour ne pas nuire à votre expérience de jeu, car ce genre de titre mérite d’être découvert sans trop de spoilers. Sachez simplement que chaque discussion compte.
Chaque Alter a ses caractéristiques, comme je disais, mais aussi sa profession. Le scientifique vous aidera dans vos recherches et l’évolution de votre équipement et de votre base. Le mineur, lui, permettra d’extraire des ressources plus efficacement. Et croyez-moi, il vous en faudra beaucoup pour tenir le rythme. Bref, chacun de vos Alters a un impact concret dans votre quotidien. Choisissez-les avec soin.
Le temps est un facteur critique. Chaque personnage a un niveau d’énergie. Lorsqu’il est fatigué, il tombe malade. Oui, vous pouvez l’envoyer à l’infirmerie, mais ça coûte du temps et des ressources. Chaque seconde est précieuse et augmente la pression sur vos épaules. Devez-vous organiser une soirée cinéma pour remonter le moral de l’équipage ? Ou pousser tout le monde à faire des heures supplémentaires pour accumuler un max de ressources ? Chaque journée est remplie de décisions à conséquences… et ça m’a fait tripper, tout en me rendant anxieux à chaque instant.
L’exploration joue aussi un rôle central. Vous devez sortir de la base, trouver des ressources, et bâtir des pylônes pour les ramener. Le tout en vue à la troisième personne. Mais plus vous vous éloignez, plus le retour est long… et chaque déplacement consomme de l’énergie. Par exemple, grimper une petite falaise coûte 2 points d’énergie… et au départ, vous n’en avez que 5. Il faut donc gérer intelligemment temps et énergie. Et sans rien spoiler, certaines présences viendront perturber vos expéditions. Un petit côté Death Stranding très bien intégré qui m’a beaucoup plu : une tension, une lourdeur, une ambiance forte.
Votre base, elle, ne se construit pas non plus toute seule. Un peu comme dans Fallout Shelter, vous devez placer les compartiments aux bons endroits. Chaque pièce a une fonction précise, et plus elle est grande, plus elle sera difficile à déplacer. Il faut donc planifier sans se précipiter. Vous retrouverez une infirmerie pour soigner vos Alters, ainsi qu’un dortoir — car sinon, ils dormiront par terre et seront moins efficaces le lendemain. Vous disposez aussi de compartiments pour accumuler les ressources. En avoir trop n’est pas forcément mieux que de ne pas en avoir assez. Bref, de nombreuses choses peuvent être construites.
The Alters est une énorme surprise en 2025. Un jeu de science-fiction avec du poids narratif, des décisions aux vraies conséquences, et une gestion du temps et des ressources qui devient vitale. Le narratif est l’un des points forts du jeu ainsi que la pression journalière sur votre personnage pour réussir sa mission. Pour moi, c’est clairement l’un des meilleurs jeux de l’année, jusqu’à présent.
Note finale
*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.
The Alters Site officiel
Développé et édité par 11 bit studios
Plateformes : PC (Steam), Xbox Series X|S, PS5
Prix : 44,99$
*Aussi offert en édition Deluxe et en Édition Signature
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