TEST - Pentiment (Xbox, PC)

Un grand jeu proposant quelque chose d'unique

Par Jacques Germain
C’est lors du Xbox and Bethesda Games Showcase que Pentiment fut présenté pour la première fois. Et dieu sait que j’avais trouvé le visuel repoussant au plus haut point. D’ailleurs, je l’ai même mentionné au patron Steeve Tremblay lorsqu’il m’a proposé le titre. Je me suis dit : Jack, tu dois prendre une balle pour l’équipe. Mais vous savez ce genre de soirée où votre femme veut vous trainer mais qui ne vous tente guère mais qui finit par être intéressante sur plusieurs points et même à vous dire que vous avez bien fait? Et bien c’est le cas de Pentiment qui au final m’a surpris et m’a même permis d’apprécier son design artistique si unique.


Ah le 16ème siècle

Un siècle que je suis bien content de ne pas avoir vécu. Des orages qui détruisent les champs et qui font couler les toits, les maladies qui emportent nos proches et toute cette religion qui se devait de dicter chacun de nos agissements sous peine de représailles. Vous jouez le rôle d'Andreas Maler, un artiste venu d'un pays éloigné pour peaufiner son art dans le monastère de la ville de Tassing. Une ville qui semble des plus classique avec sa boulangère vous offrant du pain lors de vos visites, ou du curé relayant la parole de dieu et dictant quoi faire, la vieille mégère du village racontant à qui le veut bien tous les ragots possibles, ainsi que la famille qui vous accueille mais qui a quelques soucis financiers. Bref, une ville comme il y en a 100 autres lors de cette époque. Il y a même ce monastère où vous aspirez à créer votre premier chef-d'œuvre et qui conserve un Scriptorium où d'autres artistes et frères y travaillent pour rendre les écrits plus vivants et surtout les faire vivre d'une époque à un autre.  Je vous le dis, un village bien tranquille comme il y en avait si souvent à l’époque…. Boum, un meurtre et vous voilà devenu enquêteur.  Mais qui peut bien avoir tué dans ce si paisible village? À moins qu’il ne soit pas si paisible que cela? 


C’est à ce moment que Pentiment prend tout son sens, car je vous dirais que les deux première heures et demie furent une expérience assez démotivante. Je ne savais pas trop vers où le titre s’en allait, vers quoi il voulait me faire focusser et surtout quel était le but de se promener et d’écouter les mille et une histoires des villageois outre pour la trame narrative du titre. 

Mais voilà, Andreas, cet homme du peuple, est maintenant détective, en prenant bien entendu les moyens disponibles du 16ème siècle, c’est-à-dire la parole et les gestes. Vous retournerez donc au village, dans le scriptorium, à l’église et même dans les bois pour faire vos recherches sur les motivations de plusieurs villageois. C’est à ce moment que vous serez confronté aux histoires les plus horribles qu’un petit village comme celui-là peut avoir de caché sous son manteau blanc. 


Il manque quelque chose?

La jouabilité de Pentiment est lente et très routinière. Avancer le personnage du point A au point B, sélectionner des réponses et faire défiler le texte sera 80% de votre expérience de jeu. Préparez-vous à lire, lire, lire et lire car c’est du lourd ici. En fait, j’ai eu l’impression quelques fois de jouer à un « novel Game ». Des livres numériques, mais animés de belle animations. Est-ce mauvais? Après réflexion, j’ai même aimé cela, moi qui adore les jeux narratifs. Est-ce que j’aurais pris plus de variété? Peut-être oui, mais Pentiment c’est tout simplement ça et c’est bien fait ainsi. Obsidian Entertainment s’est tout de même assuré de mettre quelques mini jeux par-ci et par-là pour alléger l’expérience et vous dégourdir la tête. Rien pour vous faire perdre la partie, mais simplement pour ajouter à cette expérience unique qu’est Pentiment. 


Au fil de l’aventure et des discussions, vous aurez des choix à faire. Ceux-ci peuvent être simplement de décider vos champs d’expertises passés lors d’une simple discussion avec un habitant. Ce choix ayant par la suite une influence sur le déroulement de certains commentaires et choix lors de discussions futures. Un système un peu RPG qui m’a fait apprécier de pouvoir faire ces choix pendant la partie au lieu d’au tout début comme la plupart des jeux offrant cette possibilité. Il était plus facile de choisir une fois qu’on connaissait un peu mieux Andreas . Certains choix de dialogues nous étant offert seulement lorsqu’une option avait été choisi antérieurement, j’ai trouvé que cela apportait une profondeur à la personnalité choisie pour notre personnage. 


Une œuvre, tout simplement

Au fil des heures joués, je me suis rendu compte de l’ampleur et du travail derrière chacun des moments de Pentiment. Le visuel étant directement influencé de celui du 16ème siècle. Le même que l’on pouvait retrouver dans les livres dont il est question dans le jeu. C’est une recherche immense pour ce studio de 30 personnes et un travail remarquable même si aux premiers abords je n’étais pas du tout friand par ce design. Mais après tout ce temps, je dois dire qu’il offre un petit quelque chose d’unique en son genre qui n’avait jamais été couvert auparavant. Même au niveau sonore, le titre est venu chercher une facette de ce temps où mélodie et art résonnaient ensemble. Seul petit bémol, les fichus effets sonores d’écriture lors des dialogues m’ont rendu complètement fou. Aussi fou que ceux du roi qui se faisait trancher la tête. Une option nous permet d’enlever les effets sonores mais le hic c’est qu’il enlève tous les effets et non seulement ceux voulus... 


Un sentiment étrange

Pentiment est un bon jeu, un grand jeu même offrant quelque chose d’unique et d’efficace dans sa narration. Il me laisse cependant un goût étrange en bouche par son allure recherchée, mais aussi inhabituel qui déstabilise mes pupilles. Sa jouabilité limitée est aussi un élément qui d’un côté me fait plaisir, mais qui dans un monde vidéoludique comme celui de 2022 où tout est vite et complexe, me donne envie de dire au développeur qu’il avait beaucoup plus à exploiter que ce qu’il nous a donné. Comme ces soirées où je n’ai pas envie d’aller mais qui au final me laisse avec une expérience plaisante et parfois inusitée, je vous recommande Pentiment. Du moins, essayez-le pour vous faire votre propre idée. Surtout que celui-ci est offert sur le Game Pass.

Note finale

*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.  

Pentiment Site officiel
Développeur : Obsidian Entertainment
Éditeur : Xbox Game Studios
Plateformes : Xbox, PC
Prix : 24,99$
*Aussi offert sans frais supplémentaires aux abonnés Game Pass

Me joindre sur Twitter via @JackGerms
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