TEST - Disgaea 6: Defiance of Destiny sur Nintendo Switch

Un bon Disgaea, mais légèrement trop épicé

Par Jacques Germain
La série Disgaea n’est pas née d’hier. Depuis plus de 17 ans, cette série conquit un public de plus en plus large et c’est bien honnêtement une très bonne chose. Je me souviens encore parfaitement de ma première soirée en compagnie de Disgaea, sur PlayStation 2 à l’époque. Patrick, un ami, venait de recevoir son PS2 et je crois que c’est le premier jeu qu’il m’a montré à ce moment-là. Ce n’était pas le plus beau mais nous étions tous les deux de grands fans de Final Fantasy Tactics et Disgaea venait combler notre besoin de jeu du même genre. Nous y avons passé une panoplie d’heures afin de sauver le monde des morts. Disgaea 6 : Defiance of Destiny a fait son apparition sur Nintendo Switch tout récemment, est-ce aussi bon que les opus précédents?


Plus ça change, plus c’est pareil?

Disgaea 6 ne change pas nécessairement une recette gagnante, il ajoute un peu d’épices par-ci et par-là mais, garde la formule qui a fait le bonheur des joueurs depuis tout ce temps. Un jeu tactique au tour par tour qui a fait sa réputation. Vous contrôlez plusieurs personnages sur des cases, faites vos attaques, vos techniques ou bien utiliser vos objets comme bon vous semble. Un seul objectif : tuer tous les ennemis présents sur la carte. On y ajoute des combos d’équipe qui sont puissants et vous avez des combats tout simplement parfaits mais qui ne sont guère bien différents des versions précédentes. 


La gestion tactique de vos personnages sera importante et un mauvais choix pourra facilement entrainer une perte rapide de votre escouade. Si vous avez déjà joué à un Disgaea, vous ne serez aucunement dépaysé et même que les tutoriels de combat vous paraitront une éternité si par erreur vous appuyer sur l’option de ne pas les passer comme j’ai fait. Seul petit ajout au tableau, les combats automatiques qui peuvent vous permettre d’éviter des dizaines d’heures à ne faire que des combats par-dessus combats pour augmenter vos niveaux. Nippon Ichi Software a pensé aux gens ayant un peu moins de temps en offrant ce mode qui vous permet de tout simplement laisser rouler votre Nintendo Switch en mode combat automatique pour vous réveiller le lendemain matin avec 2500 niveaux supplémentaires à votre personnage. Une bonne idée? Je ne suis pas sûr. 


Un titre fou fou fou

Zed est un zombie, oui oui un zombie, et celui-ci n’a qu’une idée en tête, celle d’enfin achever l’horrible démon Death-Tructor. Ça doit bien faire une bonne centaine de fois qu’il essaie mais il meurt à chaque fois. Ce n’est pas grave car il peut revenir à la vie grâce à l’Ultra-Réincarnation qui lui donne chance par-dessus chance d’arriver à ses fins. De toute manière, Zed est entêté et cache fort probablement quelque chose d’autre dans cette quête impossible, mais on ne veut pas de spoiler n’est-ce pas? 


Il est accompagné par Cerberus, un chien vraiment laid mais oh combien intelligent qui l’aidera dans sa quête en y ajoutant toujours son grain de sel de façon plutôt malhabile et humoristique. Une des premières grandes forces du titre selon moi, soit une narration bien écrite, qui apporte un rythme rapide aux nombreuses discussions durant la quarantaine d’heures qu’il vous faudra pour réussir le titre. Des personnages loufoques qui ont tous quelques choses à raconter sur leur passé et sur leurs aspirations. Des rencontres qui vous ne seraient même pas passé par la tête même sous l’influence d’une drogue quelconque, on peut dire que le tout fait très Nippon dans son côté flamboyant. Bien honnêtement, j’aurais pu jouer à Disgaea 6 même s’il avait été un livre interactif tellement j’ai adoré l’expérience narrative. 


Tout un fouillis

Disgaea c’est aussi d’avoir un paquet, mais un paquet d’options à votre portée. Parfois c’est même un peu trop. Disgaea 6 ne fait pas exception et vous offre une panoplie de choses différentes pour ajouter une trentaine d’heure de jeu. Un mode recherche d’objets où envoyer l’un de vos compagnons peut vous rapporter gros, un mode défi où des combats encore plus difficiles sont au rendez-vous, un mode de création de personnages qui vous permet de créer l’adjoint parfait pour votre héros avec une classe qui complète votre style de combat ou bien simplement une panoplie d’armes, d’armures et d’objets qu’il vous faudra améliorer. 


L’ultra-réincarnation se dévoile aussi en vous permettant de tuer vous-même Zed pour le remettre au niveau Zéro. Cela lui permet de garder quelques statistiques de base mais de devoir tout recommencer. Une idée un peu étrange sachant déjà que le niveau maximal du personnage est déjà de 9999. Un autre fausse bonne idée selon moi.  Bref, Disgaea 6 ne lésine pas sur les choses à faire et par moment le tout m’a déstabilisé en me disant que ça ne finirait jamais. J’aime quand des dizaines d’options s’offrent à nous, mais ici j’ai eu du mal à assimiler toutes mes possibilités et les conséquences de celles-ci. 

La 3D c’est pas pour tous

Nippon Ichi Software a changé le routinier 2D de la série pour y aller pour la première fois en 3D et quel gâchis sur Nintendo Switch. Même à la suite du patch du 29 juin dernier, le jeu peine à rouler au-delà des 30FPS et ce, dans le mode « balanced ». Le mode performance vous offrira une performance de 60FPS, mais il vous faudra réussir à ajuster vos yeux au filtre brouille qu’il vous aura rajouté. Un 3ème mode graphique vous fera quant à lui, osciller entre 5 et 15FPS et deviendra pratiquement injouable sur la petite console de Nintendo. Un étrange choix de la part du développeur qui avait pourtant habitué les fans de la série au traditionnel sprite 2D des personnages et ennemis. 


Est-ce que je suis de mauvaise foi? Je ne sais pas, je n’ai habituellement aucun problème avec les jeux qui tournent en bas des 30FPS, mais lorsqu’ils sont également splendides et offrent un petit quelque chose d’unique. Ici, on ne semble qu’avoir voulu y intégrer du 3D à tout prix pour plaire à je ne sais qui. Bref, adieu la beauté 2D des anciens titres de la série. 


En conclusion, Disgaea 6 : Defiance of Destiny m’a donné beaucoup de plaisir dans son ensemble malgré plusieurs irritants. On a gardé une formule gagnante dans les combats et au niveau du script du jeu, mais on a voulu y aller trop épicé avec l’ajout de l’ultra-réincarnation et de la 3D. Parfois, il faut savoir s’arrêter et ne pas ajouter d’ingrédients inutilement pour dénaturer la recette. Est-ce tout de même un achat? Oui, pour les fans de jeux tactiques.

Note finale

*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.  

Disgaea 6: Defiance of Destiny Site officiel
Développeur : Nippon Ichi Software
Éditeur : NIS America
Plateforme : Nintendo Switch Boutique eShop
Prix : 79,79$

Me joindre sur Twitter via @JackGerms
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