TEST - Morbid: The Seven Acolytes (Switch, PS4, Xbox One, PC)

La sombre quête proposée par Morbid: The Seven Acolytes n'est définitivement pas pour tous.

Par Steeve Tremblay
Le jeu de rôle/action Morbid: The Seven Acolytes (Morbid: les sept Acolytes) nous est présenté comme suit : une aventure macabre et sanglante, qualifié de jeu de type « horrorpunk regorgeant d'horreurs cosmiques que ni Lovecraft ni Cronenberg ne renieraient ». Soulignons que le studio indépendant Still Running le présente également comme « Souls-like isométrique ». La table est mise pour un sombre récit dérangeant et assurément, bien exigeant. 


Histoire

Le jeu nous plonge aux commandes de l'unique survivante de Dibrom, survivante dont la mission est d'éliminer les sept Acolytes. Ces vils ennemis, sont possédés par de puissantes créatures malsaines nommées Gahars. Mais ils ne sont pas seul, puisque de nombreux mini-boss et créatures louches vont tentez de vous enlever la vie. Ah oui, vous allez mourir souvent dans Morbid: The Seven Acolytes, comme dans un Dark Souls


Derrière ce style visuel très 16-Bits rétro, se cache une richesse de contenu assez incroyable. Je parlais précédemment des différents ennemis du jeu, mini-boss et tout, sachez que ceux-ci ont tous une description dans le jeu. Le plus beau dans tout cela, les descriptions que l'on retrouve dans la section « Ménagerie Morbide » est entièrement en français, chose que j'ai bien apprécié. 

C'est d'ailleurs là que l'on constate l'aspect Lovecraftien de l'aventure, puisque tous les habitants de l'île ont subis d'étranges mutations et... qu'il y a des tentacules partout. Rapidement on découvre que tout de ce bel univers nous est magnifiquement décrit : « Ensuite, sa structure physique commença à muter. Des branchies firent d'abord leur apparition, puis des morceaux de peau commencèrent à se former entre ses doigts et ses orteils. Sa colonne vertébrale se courba, tandis que ses os s'écrasèrent et se transformèrent progressivement en cartilage. » Vous voyez le genre. Tous les ennemis ont leur description bien à eux, mais également les objets, les armes, même l'environnement nous est expliqué de brillante façon.


Fonctionnement

La prise en main est un peu molle et le personnage est tellement animé qu'il est difficile de bien jauger ses mouvements et surtout, ses temps de réaction. Prévoyez donc plus d'une heure de jeu avant de ressentir un certain confort (et autant le dire tout de suite, dans la première heure de jeu je suis mort au moins 20 fois). Heureusement, ce n'est pas un rogue-like, mais une véritable aventure relativement linéaire puisqu'elle se déroule dans de grandes zones ouvertes. 


Notre héroïne possède de nombreux éléments de gameplay, allant de la démarche furtive (pour assassiner d'un seul coup franc, un ennemi), un bouton pour asséner des coups d'épée, tirer du fusil, parer les attaques et plus. Notez que l'ouverture de l'inventaire (bouton « - » sur la manette), ne met pas le jeu en pause. Alors avant d'aller équiper une rune magique, un Pyrochampi, ou du Gruau Dégoutant, mettez vous à l'abri, hors de vue d'un humain transformé en sangsue géante! 

Autre preuve que le jeu se la joue Dark Souls, notre personnage a une jauge de vie, une d'endurance (qui diminue et revient à chaque action posée) et une autre pour la santé mentale. Ce dernier aspect revient presque toujours dans les jeux inspirés des écrits de Lovecraft. Lorsque notre santé mentale est au plus bas, notre écran se couvre de veines violettes, on entend notre coeur de plus en plus fort et (comme si ce n'était pas assez) des silhouettes mauves nous pourchassent sans cesse pour nous achever. 


Heureusement, il est possible de les abattre, mais elles sont souvent plus résistantes que les ennemis normaux. Et si vous trouvez la mort avec votre santé mentale au plus bas, vous réapparaissez au point de sauvegarde le plus prêt avec votre santé mentale toujours au même niveau. Pour la ramener à la normale, il faut fouiller dans l'environnement en éclatant de caisses de bois ou en détruisant des tonneaux. J'ai profondément détesté cette jauge de santé mentale puisqu'elle ajoute une couche de difficulté supplémentaire au jeu. 

Graphismes et ambiance sonore

Le rendu visuel 16-Bits lui va bien. J'aime bien son style visuel, sa direction artistique est plutôt réussi, mais la conception des environnements l'est un peu moins. Certaines portions des niveaux manquent un peu de lisibilité (je peux passer par là ou non?). L'effet 3D de profondeur fonctionne un peu moins, donnant l'impression d'un rendu à plat. On ne ressent pas beaucoup cette profondeur, comme la hauteur d'un bâtiment, d'une tour, d'un arbre, tout semble un peu plat. Les menus sont soignés et complet, tout est bien expliqué (jumeler pouvoir à une arme,  s'équiper de munitions, d'un élément, etc.). 


L'ambiance sonore est vraiment réussi, que ce soit du côté musical que des sons de l'environnement, du vent ou des grognements bestiaux des humains mutants. L'ambiance est toujours lourde, sombre, macabre, voire dérangeante avec ces vers, ces bestioles dégoulinantes et ces tentacules suintantes. Oui, même avec son rendu pixel art, le studio Still Running parvient à donner un « effet dégoûtant » crédible à ses créatures et ses environnements.

Durée de vie

Le jeu est difficile, il demande patience et persévérance du joueur. Prévoyez donc entre 8 et 10 heures pour en venir à bout, selon votre niveau d'adresse et d'entêtement. On peut sauvegarder sa partie en s'arrêtant pour prier dans un de petits sanctuaires, lesquels se retrouvent à différents endroits de la carte. D'ailleurs, soulignons justement cette absence de carte, d'aide précise, de GPS. Il faut chercher, explorer, réfléchir. Où aller? Où ramener cet objet tant convoité par un PNJ dans une quête secondaire? Il faut chercher, se rappeler à peu près où c'était. Vraiment pas évident. 


Les déplacements instantanés sont possibles lorsque nous sommes à ces fameux sanctuaires, chose que j'ai bien apprécié. Question de restreindre notre zone de recherche lorsque nous sommes bloqué, des trucs gluants bloquent notre passage à certains points précis. Lorsque la quête exigée est résolu (principale ou secondaire), certaines plantes tentaculaires gluantes obstruant notre voie, vont fondre et nous laisser ainsi, libre accès à une nouvelle section de la carte. Mais rien n'est précis et encore une fois, il faut se rappeler où ils étaient ces fameux trucs gluants sur la carte. Pas évident...

Conclusion

À qui s'adresse ce jeu? Hum... aux fans de jeu exigeant n'ayant pas peur du défi et décidé à s'accrocher à son gameplay. Même si j'aime bien l'ambiance générale du jeu, je le trouve un peu trop difficile. La prise en main un peu molasse, cette lente progression à grands coups de frustration et cette BIIIIP de jauge de santé mentale, viennent constamment punir mon plaisir de jeu. Mais bon, ça n'en fait pas un mauvais jeu, loin de là. Vous hésitez à en faire l'achat pour 31,49? Je comprends parfaitement et je n'aurais jamais acheté ce jeu à ce prix. Alors avec un prix de 15$ et beaucoup de persévérance dans votre sac à patience, GO, allez-y. 

J'aime
-Belle direction artistique
-Ambiance sonore
-Richesse du gameplay
-Aventure immersive « à la Dark Souls » réussi
-Lexique entièrement en français et traduit de belle façon

J'aime moins
-Punitif
-Trop difficile pour moi!
-Manque un peu de lisibilité
-Manque de précisions dans les quêtes
-Jouabilité un peu molle et imprécise

Note finale

*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.  

Morbid: The Seven Acolytes Site officiel
Développeur : Still Running
Éditeur : Merge Games
Plateformes : Switch (ce test), PS4, Xbox One, PC
Prix : 31,49$

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