Par Steeve Tremblay
Umihara Kawase BaZooKa propose un mélange étonnant de styles et de mécaniques de jeu. Pas seulement d'un côté technique, mais aussi visuellement. Nous voilà face à un jeu d'action coloré, fort original par son univers déjanté, jouable en solo, mais aussi (et surtout) à plusieurs. Ai-je apprécié ma plongée dans ce jeu hors du commun? Voici mon avis!
Je veux tout savoir
Le jeu propose un impressionnant casting de 22 personnages tirés de différents jeux japonais. Presque entièrement féminin, l'origine de ces combattantes nous est présenté de façon beaucoup trop sommaire. D'où proviennent elles, de quel jeu, série? On y retrouve Nokko et Kawase de la série Umihara Kawase, Luffee et Marin de Doki Doki, Appli de la série Cotton, Uzuki de Akai Ito et j'en passe. On est vraiment à fond et à mon grand plaisir, dans un alignement très pointu et purement japonais. Par contre, j'aurais bien apprécié avoir un vrai descriptif détaillé (davantage que la courte phrase sous chaque personnage) afin d'en apprendre davantage sur ces combattantes. Outre cette courte description des personnages, on y retrouve leurs aptitudes A, B, Spéciales et un choix de 4 couleurs différentes.
Fonctionnement
Umihara Kawase BaZooKa est un jeu d'action combinant différent genres et... qui s'avère particulièrement complexe à présenter. Hum... pensez à un jeu de combat type Super Smash Bros. où plusieurs joueurs de façon coopérative repoussent des vagues d'ennemis au coeur d'un arène central en 2D. Toute l'action se déroule sur un même écran avec plateformes, rappelant la série Bobble Bubble. Les ennemis apparaissent, on les élimines jusqu'à l'accumulation d'un nombre précis d'étoiles, puis on change de niveau.
Jouable aussi en solo, on agrippe un ennemi avec notre canne à pêche jusqu'à son étourdissement, le vilain se « transforme » en munition de bazooka (d'où le nom du jeu), pour être balancé sur les autres ennemis devant nous. Du coup, la possibilité d'en éliminer plusieurs d'un seul coup et de réaliser des enchaînements (chain). Tout va vite, il faut réfléchir un minimum à ses actions, ses déplacements, parce que le niveau de difficulté à travers les 40 niveaux est rapidement grandissant. En solo, on s'en lasse plutôt rapidement, mais entre amis ou en famille, c'est plutôt agréable. J'ai le sentiment que le jeu se destine principalement à un jeune public. Je vois très bien des enfants de moins de 10 ans jouer à ce jeu en équipe, ou en mode compétitif un contre l'autre, comme dans un Super Smash Bros.
Par ailleurs, pour le joueur qui prévoit s'y plonger en solo, il est important de préciser que les combats de boss (10e niveau de chacun des 4 mondes) sont très difficiles en étant seul. On sent que les affrontements contre les boss ont été pensé pour être joué en équipe, au minimum en duo. Il faut un joueur pour étourdir le boss en le maintenant avec la canne à pêche, pendant que l'autre joueur lui lance de munitions de son bazooka. En solo, cela exige une gymnastique du feu de dieu et une patience exemplaire, étant donné la grande jauge d'énergie du boss
Umihara Kawase BaZooKa est de ce type de jeu que l'on présente comme étant « facile à prendre en mains, difficile à maîtriser ». Donc plaisir instantané, on comprend rapidement les principes de base en raison de son tutoriel plutôt complet et on peut y développer des techniques plus efficaces pour maximiser ses « chains ». Par contre, pourquoi, mais dites-moi donc POURQUOI avoir appliqué à la jouabilité des étourdissements aussi frustrants? Lorsque notre personnage prend un coup, il bondi sur les fesses, à reculons, sur une trop longue distance et sans aucun contrôle du joueur. Cela vient briser complètement les combats pour le joueur qui veut pousser un peu la technique. Il faut donc éviter à tout pris de prendre un coup, sinon c'est le « Bong ! Bong ! Bong ! » de reculons sur les fesses pendant 5-6 secondes sans pouvoir rien faire, jusqu'à ce que le jeu nous redonne les contrôles et que les « cui cui cui » cessent. Damn...
Graphismes, effets sonores et musique
Le fait que le jeu mise probablement sur un public plus jeune justifie ce mélange particulier de la direction artistique. Dans leurs médias respectifs, ces combattantes sont essentiellement sexy (on en a un très bref aperçu à l'écran de sélection des 22 personnages), mais en jeu, tout en minimaliste et enfantin, limite « cheapo » et même pas proche d'être mignon. Le fait d'osciller entre deux styles visuel vient déstabiliser l'acheteur potentiel, du moins, celui qui s'arrête uniquement à la jaquette principale ou les belles grandes images stylisées des attaques spéciales. Parce que l'on passe essentiellement le plus clair de son temps dans un univers au style visuel très sommaire et désuet. Du côté de l'enrobage sonore, il m'apparaît adéquat. Quoi que les effets sonores sont plutôt sommaires et la musique disco répétitive et rarement punchées. Le jeu est traduit en français (pas partout), mais j'ai bien apprécié l'effort. Cela vient aider à recommander ce jeu à un jeune public.
Durée de vie
Outre le mode coopératif, le jeu permet également des affrontements à plusieurs du genre Battle Royale à 4. Le jeu est d'ailleurs beaucoup plus agréable ainsi, quoique... pourquoi jouer ce jeu et ne pas plutôt aller vers un Smash ou un Bubble Bobble? Bonne question. Umihara Kawase BaZooKa peut aussi se jouer en ligne, mais malheureusement les joueurs y sont absents... sans grande surprise. Mais bon, la durée de vie de ce jeu dépend de l'âge du joueur et du plaisir que vous y ressentez. Je vois très bien deux jeunes joueurs, très jeunes, y passer quelques heures à chaque semaine, jusqu'à ce qu'ils ou elles, découvrent l'existence d'un Super Smash Bros, d'un Brawlhalla d'Ubisoft ou tout simplement qu'ils posent les mains sur le récent Bubble Bobble 4 Friends .
Conclusion
Le jeu est plein d'originalité, mais il ne parvient pas à sauver la mise sur le long terme. Après avoir passé la curiosité de découvrir différents personnages du jeu vidéo japonais, on est rapidement déçu par le rendu visuel « en jeu ». Par la suite on approfondi les contrôles, on améliore sa technique et on lui découvre quelques qualités, puis... on s'en lasse. 30 minutes ont passées, et on veut déjà lancer un autre jeu. Je recommande donc ce jeu (lorsqu'il sera à moitié prix) à un public de moins de 10 ans, qui pourra y jouer de façon locale dans son salon. Les autres, malgré la curiosité, passez votre tour. Et si vous y tenez vraiment, prenez la belle édition en boîte pour sa superbe jaquette colorée. Ce sera joli sur une tablette à la maison, plus joli que dans la console.
J'aime
-Belle sélection de personnages
-Entièrement en français
-Jouabilité originale
-Plaisir assuré pour un jeune public (7 à 10 ans)
-Fun à plusieurs...
J'aime moins
-...rapidement lassant en solo
-Aucun joueur en ligne (du moins sur Switch)
-Enrobage sonore plutôt décevant
-Rendu visuel trop sommaire, limite désuet
-Trop cher
-Faible description des personnages (on veut en apprendre davantage)
Note finale
*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test, provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith.
Umihara Kawase BaZooKa! Site officiel
Développeur : Studio Saizensen
Éditeur : ININ Games
Plateformes : Switch (ce test), PS4
Prix : 34,99$
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