TEST - Horizon Forbidden West (PS5, PS4)

S'aventurer dans des endroits prohibés n'a jamais été aussi enivrant.

Par Jérôme Rajot
Guerrilla Games a été reconnu par les joueurs PlayStation pour ses jeux de tir Killzone, mais ils ont réussi à sortir de leurs habitudes en nous délivrant un des meilleurs jeux d'aventure de la PlayStation 4 avec Horizon Zero Dawn. La suite était donc très attendue, surtout pour les possesseurs de PS5 y voyant une nouvelle référence technique et technologique, est-ce que ce Horizon Forbidden West est à la hauteur de ces attentes ?


Une aventure qui transcende les époques

On reprend quelques années après les évènements d'Horizon Zero Dawn et du DLC Frozen Wilds, il est forcément mieux d’avoir fait le premier jeu avant pour comprendre toute l’histoire et les enjeux de Forbidden West, mais on a droit à un petit résumé rapide en début de partie. Et cela reste facile à suivre pour les nouveaux venus. 


C’est surtout qu’on revoit beaucoup de têtes connues, et toute la section avec les intelligences artificielles (Gaïa) et toutes les relations autour. Il y a également un comics qui se déroule entre les deux jeux, mais ils s’axent que sur des personnages secondaires comme Talanah qu’on retrouve aussi dans cette suite. Nous plongeons très rapidement dans ce qui nous attend et pourquoi il s’appelle l’Ouest Prohibé.


Petits divulgâcheurs, mais sans trop en dire, une nouvelle menace ronge le monde, un poison détruit tout sur son passage, la faune et la flore, il va falloir trouver un moyen de retrouver Gaia, il doit bien y avoir un backup quelque part, quelque part à l’Ouest ?! Mais seule, elle ne suffira pas, d’autres parties du projet Aube Zéro pour qu’elle soit assez forte, car il se pourrait qu’il y ait quelque chose d’encore plus dangereux venant d’ailleurs… 

L’histoire de Forbidden West est aussi gigantesque que les machines du jeu. Il y a tellement à découvrir, à parcourir… et pas seulement avec l’histoire principale qui est captivante à tel point qu’on a du mal à choisir si on la continue ou si on s'attèle à des missions secondaires. Et là encore, il y a beaucoup à faire.


Plus on avance, plus on découvre des nouveaux lieux, campements, tribus, chacune avec une histoire à raconter. Et les équipes de Guerrilla Games ont bien pris note des problèmes du premier volet des aventures d’Aloy. Les quêtes secondaires sont bien plus travaillées, plus riches, plus intéressantes. 

Ce ne sont pas de simples « quêtes Fedex », il y a toujours à apprendre rendant le lore d’Horizon encore plus vivant. Tout comme dans Zero Dawn, Aloy est amenée à faire certains choix dans les dialogues afin de modifier la suite des dialogues, les réactions dépendent de ces choix. N’hésitez pas à écouter les rumeurs (points d’exclamations verts) afin de découvrir des nouveaux défis sur la carte.



Mais il n’y a pas que des quêtes scénarisées, Aloy a le choix des activités. Reprendre le contrôle de campements ennemis, réaliser des objectifs dans des camps de chasse, ou des arènes de lutte, remplir des contrats, et même un mini jeu d'échecs (la grève des machines). Les règles de ce dernier peuvent paraître assez complexes, mais comme le Gwent, si on prend le temps de s’y intéresser, on se fait rapidement absorber… 

Les pièces d’échec sont remplacées par des pièces des différentes machines rencontrées dans le jeu, et à chaque partie gagnée, on peut remporter des nouvelles pièces, ou en acheter, ou en trouver (avec de petites surprises sympathiques !). Il y a toujours les creusets à explorer afin de pouvoir pirater plus de machines et s’en servir comme alliées.


Impossible de s’ennuyer tellement il y a des choses à faire dans Horizon Forbidden West, et pourtant, même après plus de trente heures de jeu, l’ennui ne se fait pas ressentir une seule seconde, on est happé par l’aventure. Même s’il faut l’avouer, certains personnages sont un peu trop bavards, et on peut être tenté d’avancer certains dialogues pour débloquer ou terminer une quête… 


Une mécanique bien huilée

Cette envie de toujours vouloir faire quelque chose, parcourir le monde d’Horizon est aidé par un gameplay aux petits oignons. Si vous avez joué au premier, vous serez en terrain connu. On prend les mêmes et on recommence, Aloy est toujours équipée de son arc qui reste son arme préférée, mais plusieurs viennent rapidement s’ajouter à son arsenal. On peut améliorer notre arc, mais surtout notre lance, et pour cela, il faut avancer dans l’aventure ! 

Donc n’essayez pas de vouloir aller partout, tout débloquer tout le départ, il faut s’armer de patience pour faire exploser les fleurs rouges, pirater les fleurs de métal pour retirer des lianes, etc. Donc prenez le temps d’explorer, mais n’en perdez pas trop !



Les combats restent sensiblement les mêmes, on affronte des machines mécaniques, on les scanne pour découvrir les points faibles, les faiblesses, les pièces détachables, traquer leur piste pour placer des pièges…  Heureusement, Guerrilla a prévu plusieurs nouvelles machines faisant penser à des loutres, des singes, énormes éléphants, ou oiseaux préhistoriques…Et encore bien plus… 

Car en plus des machines, il y a aussi plusieurs humains qui nous barrent la route, et eux aussi ont réussi à dompter certaines machines et à améliorer leurs équipement avec des pièces récoltées sur elles. Le bestiaire est donc plus varié, plus intéressant à appréhender, et il y a même un certain aspect vertical qui a été ajouté aux environnements, permettant de se placer plus en hauteur pour éviter des assauts, ou même placer des pièges sur des rochers.

La verticalité a également été améliorée pour arpenter tout l’environnement du jeu. On peut grimper à plus d’endroits que ceux prévus par cordes jaunes, il est possible d’escalader plus de surfaces, attirer des objets vers soit, agripper des zones d’accroche avec une sorte de grappin pour débloquer des passages, ou planer sur des longues distances à l’aide d’un paravoile électronique.



Vous l’aurez compris, la routine n’a pas vraiment le temps de s’installer dans Horizon Forbidden West.

Une beauté inégalée, un nouveau maître étalon technique, du bonbon pour les yeux

Et cette envie d’exploration est poussée par des graphismes époustouflants. Dès les premières minutes de jeu, la mâchoire nous décroche. C’est beau, c’est organique, c’est vivant, c’est coloré… Les environnements sont très variés, on passe d’une jungle luxuriante, à un désert aride, en passant par des montagnes enneigées jusqu’à des plages paradisiaques.


Tout est fait pour nous en mettre plein les yeux et on en redemande. Même les personnages secondaires sont tous bien modélisés, variés et détaillés ! On prend son temps pour se promener, se perdre dans cet univers qui nous fait voyager en restant confortablement assis dans notre canapé. 

Ce qui nous émerveille le plus, ce sont les effets de l’eau, c’est juste bluffant. La frontière avec le monde réel n’a jamais été aussi mince. L’eau peut arborer une couleur verdâtre due aux plantes qui la peuple, mais elle peut aussi être limpide et transparente, avec des petites ondulations quand Aloy nage. 


De même pour le sable ou la neige, nos mouvements impriment la surface. C’est du bonbon pour les yeux. À tel point qu’on passe des heures juste avec le mode photo du jeu pour garder des photos de notre périple, ou des selfies où on peut faire prendre plusieurs poses et expressions de visages à Aloy afin de faire des photos inoubliables.



Et que les joueurs PS4 se rassurent, le jeu tourne très bien sur la précédente console de Sony et reste une prouesse technique. La différence majeure se faisant sur le fait de n’avoir qu’un seul mode disponible bloquant à 30 images par seconde la fluidité du jeu, contrairement à un mode performance sur PS5 offrant un taux à 60 images par seconde, mais qui perd un peu de sa superbe dans la définition. 

On retrouve un peu plus d’aliasing dans les décors et quelques flous. Les joueurs PS4 seront donc ravis, mais les joueurs PS5 peuvent se retrouver un peu frustrés de ne pas avoir tout disponible sur leur nouvelle console, une définition 4K native et un 60 ips stable… On peut également apercevoir un peu de clipping (décors qui apparaissent au fur et à mesure) dans certaines cinématiques.

Mais c’est rapidement grâce à l’absence totale de temps de chargement (au point que les développeurs ont avoué parfois en mettre volontairement pour que des joueurs aient le temps de lire certaines astuces à l’écran), on se promène d’un clignement d’oeil sur la carte gigantesque, il n’y a aucun temps d’arrêt. Et l’autre grand bénéfice de la version PlayStation 5, c’est sa DualSense.


La manette sublime l’expérience de jeu, elle nous transporte dans cet univers, les impulsions, les vibrations créées par les machines qui nous attaquent, les tremblements lorsqu’on chevauche une  machine, les gâchettes adaptatives pour les différents arc ou le grappin, ou encore les bruits émis par le petit haut parleur de nos actions (le bruit de satisfaction en réussissant un tir en pleine tête…). L’immersion est décuplée, la manette PS5 fait toute la différence et quel plaisir de voir autant de jeux l’utiliser à son plein potentiel.

La partie audio n’est pas en reste, la bande-son d’Horizon Forbidden West est encore une pure merveille pour nos oreilles. Dès la chanson d’introduction (qui arrive après 2 h de jeu environ), on sait qu’on va être bercer par des thèmes magnifiques. Notre aventure est bien rythmée par les musiques, et elle sait se faire plus discrète pour les moments plus calmes, ou dramatiques. Une bande-son qui continue de m’accompagner même pendant mes heures de travail !


Là où Guerrilla brille également, c’est sur toutes les options d’accessibilités qui sont disponibles, pas seulement pour régler les détails visuels, ou auditifs afin d’offrir une exploration plus ou moins guidées, mais aussi pour tout ce qui peut aider un maximum de profiter de l’aventure. On peut même personnaliser des détails comme le fait de récupérer des pièces sur des ennemis après les avoir battus (ce qui est plus logique, c’est pas parce qu’elles sont battues qu’on ne peut plus récupérer…). Il est aussi possible d’utiliser la fonction gyroscopique de la manette pour l’aider à la visée, on déplace notre curseur en bougeant la manette, on peut gagner plus facilement en précision !

Une aventure que nous ne sommes pas prêts d’oublier

On peut rapidement arriver à court d’adjectifs et de superlatifs pour décrire Horizon Forbidden West qui nous émerveille à chaque partie, on a toujours envie d’y revenir pour faire encore une petite mission, aller, un petit 5 minutes promis… Puis s’apercevoir que cela fait déjà plus d’une heure qu’on parcourt cette côte Ouest des États-Unis. 

Même si le jeu n’est pas parfait, quelques problèmes techniques, quelques points à améliorer (un arbre de compétence et un arsenal peut-être un peu trop fouillis), Guerrilla Games offre un suivi avec autant d’amour qu’ils en ont donné à leur jeu. Les derniers correctifs viennent même limiter les interactions d’Aloy avec son inventaire ! Les développeurs sont à l’écoute, et le plaisir n’en est que décuplé.


Horizon Forbidden West nous offre des heures et des heures de plaisir, et une aventure inoubliable qui continuera de nous mettre des étoiles dans les yeux pendant encore plusieurs années.

J'aime
  • Un visuel époustouflant
  • La DualSense parfaitement utilisée
  • Une aventure riche et palpitante
  • Des univers vastes et très variés
  • Le mode photo
  • L'absence de temps de chargement
  • La musique
  • La variété des ennemis
  • Les quêtes secondaires plus intéressantes
  • Les personnages secondaires très bien modélisés
  • Tous les paramètres possibles (accessibilité, difficulté, exploration, etc.)
  • Le suivi des développeurs via les correctifs
J'aime moins
  • Quelques glitch visuels, clipping durant des cinématiques
  • Aloy un peu trop bavarde
  • Quelques matières premières assez dures à récupérer
  • Ne pas pouvoir verrouiller son ennemi

Note finale

*La copie du jeu utilisée pour la réalisation de ce test provient de PlayStation Canada (merci!), lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des critiques du Salon de Gaming de Monsieur Smith. 

Horizon Forbidden West Site officiel
Développeur : Guerrilla Games
Plateformes : PS5 (ce test), PS4
Prix : 89,99$

Me joindre sur Twitter via @vanouchou
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Commentaires

  1. Hormis la trame principale, le mini jeu semble très intéressant
    Pour ce qui est de l'histoire, ce que je viens de lire dans ce test laisse
    a penser qu'un troisième épisode est à venir (forcément)
    En ce qui concerne les longs dialogues, tant qu'ils servent le background, ça peut
    être rébarbatif mais il faut bien assoir le lore, comme dans les films répartis en trilogie
    dont le climax viendra plus que sûrement de là où on ne s'y attendait pas (ce que le premier épisode avait fait avec plus ou moins de brio/règles scénaristiques)
    A suivre Merci pour ce test ;)

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