TEST / Avis : The Church in the Darkness sur Switch

Infiltrez-vous et décidez du sort des fidèles

Par Éric Larouche
The Church in the Darkness est un jeu d’action-aventure conçu par Richard Rouse III, sous le nom de Paranoid Productions, et édité par Fellow Traveller. L’histoire se déroule vers la fin des années 70 et gravite autour d’Isaac et Rebecca Walker, les deux leaders du mouvement religieux et socialiste ''Collective Justice Mission''. Se disant persécutés par les États-Unis et la CIA, le couple de « prédicateurs » fait le choix de s’établir avec leur communauté hors du pays, à un endroit isolé dans une jungle d’Amérique du sud. Ils persuadent leurs fidèles que, dans leur toute nouvelle « Freedom Town », ils pourront vivre en paix des fruits de l’agriculture et de la bonté de Dieu.
                       
Durant l’aventure nous incarnons Vic, l’oncle/la tante d’Alex, ce dernier étant un des membres qui a emménagé dans la nouvelle « ville » en se joignant au groupe religieux. Le jeu débute donc par un extrait dans lequel la mère d’Alex, inquiète, nous implore de nous rendre sur les lieux afin de constater ce qui s’y passe et d’éventuellement lui ramener son fils. Notre mission consiste donc à infiltrer le campement et à y localiser Alex avec, comme seule aide, une carte nous montrant l’emplacement sommaire d’une personne présente sur les lieux et qui est prête à nous aider.

Une des particularités du jeu se trouve au niveau de la personnalité des « leaders » de la communauté, Isaac et Rebecca : elles sont générées aléatoirement à chaque partie et elles peuvent aller d’un extrême à l’autre). Pour arriver à bien saisir la personnalité de chacun des deux leaders, il faut bien écouter leur discours, lequel s'entend à partir de haut-parleurs installés partout sur le campement. Il faut porter une grande attention à leurs propos, à l’intonation de leur voix et à l’agressivité qui en ressort parfois. L’interprétation que nous en faisons peut nous permettre d’anticiper le sort qu’ils semblent réserver à la communauté et nous amener à prendre des décisions et poser des actions qui influenceront la fin de l’histoire.
J’ai trouvé cet aspect de « lire les personnalités » des deux leaders très original. J’ai bien aimé interpréter ces signaux, parfois subtils, et tenter de prendre la meilleure décision en conséquence. Toutefois, il faut savoir que le jeu n’est disponible qu’en anglais. Il faut donc avoir une certaine aisance avec l’anglais oral car à tout moment, même en plein déplacement, les discours et les dialogues se font entendre. Pas vraiment le temps de lire les sous-titres! 

Sur le campement, il y des gardes armés qui se promènent ou demeurent immobiles pour surveiller un secteur. Chacun d’eux a un champ de vision représenté avec un arc, qu’il faut de préférence éviter lors de nos déplacements car, si notre personnage reste sous leurs yeux, assez rapidement ils se mettent à nous poursuivre et à nous tirer dessus! Cet arc reste le principal outil pour bien gérer nos mouvements et ainsi éviter les alertes. C’est mécaniquement très bien et j’ai particulièrement trouvé amusant de me déplacer incognito dans le campement. Thématiquement toutefois, cela demeure un peu « bizarre » de pouvoir passer au beau milieu d’un groupe armé, sans aucun risque, si un espace est libre pour se déplacer entre les limites des différents champs de vision.

Durant le parcours, il est possible d’endormir les gardes quelques secondes en les surprenant. Pour y arriver il suffit de s’approcher furtivement et d’appuyer sur X et bingo !!! Un petit dodo !!! Dans ce cas-ci les contrôles répondent d’ailleurs très bien. Il est également possible de modifier leurs déplacements, en provoquant un bruit soit en lançant un caillou (avec X) ou en utilisant un objet (radio, réveil matin, etc.). Durant l’infiltration, en s’approchant des bâtiments, il est possible de voir à l’intérieur et d’ensuite entrer ce qui permet de trouver des armes ou des objets pour se soigner, se
camoufler, désactiver des alarmes, créer du bruit, etc. Étant donné la vue en plongée, il arrive parfois qu’il faut se reprendre deux fois pour atteindre l’intérieur d’un bâtiment par un escalier. C’est un brin irritant car dans une situation de poursuite ou de cache-cache, un faux pas peut signifier la fin.
Durée de vie
Durant mon test d’un peu moins d’une dizaine d’heures, j’ai expérimenté cinq des dix-neuf fins possibles, certaines se soldant par un résultat plus mitigé que d’autres. Sans ne trop rien divulguer, je vous partage que ma cinquième fin était particulièrement épique! J’ai eu l’impression d’avoir agi en héros, un gun de sniper en mains, alors que l’un des leaders venait de rassembler les fidèles à l’Église centrale, avec un très sombre dessein. Chaque fois qu’une fin est atteinte, de nouveaux personnages sont accessibles et pourront être rencontrés ou de nouveaux objets/armes pourront être trouvés dans les bâtiments lors de prochaines tentatives.

Lors d’une partie, si un item est trouvé dans le campement, il devient alors disponible parmi les items de départ pour les suivantes. Dans mes premières parties, étant moins expérimenté et aussi moins bien équipé, j’ai subi plusieurs échecs. Toutefois, à mesure que je débloquais de nouvelles finales, j’avais maintenant accès à de nouvelles possibilités, à de nouveaux équipement (ex : fusil à dard pour endormir, gun de sniper, etc.). La suite du jeu est ainsi facilitée rendant par le fait même beaucoup plus fructueuses mes tentatives! Ça m’a également donné le goût de reprendre tout de suite avec une nouvelle variante pour voir les autres finales.

J’ai aussi essayé de jouer sans voir les champs de vision des gardes et honnêtement, c’est incroyablement difficile ne pas se faire pincer. Personnellement, je n’aurais pas la patience de jouer avec ce mode de jeu. Lorsqu’il est question de viser, il faut déplacer le curseur de cible semi-automatique pour le positionner vers un ennemi et généralement, ça fonctionne bien mais parfois, la détection de la cible ne se fait pas et il faut se reprendre. C’est un brin frustrant car il n’y a pas beaucoup de temps de réaction avant que l’alarme soit sonnée et qu’une meute de gardes se retrouvent à nos trousses.
Durant l’aventure, la rencontre de certains personnages nous permet de préciser l’emplacement d’Alex. Ces derniers confient également une tâche demandant de trouver quelque chose dans l’une des églises de la colonie, lesquelles sont des bâtiments bien gardés. Ces fouilles nous permettent d’en apprendre davantage sur la façon donc sont traités les gens dans la communauté et, d’encore une fois, guider nos actions. 
D’une partie à l’autre, l’emplacement d’arrivée de Vic est modifié ainsi que le positionnement des personnages susceptibles de nous aider. Lors d’un échec de la mission, il est également possible de reprendre les mêmes paramètres de personnalité d’Isaac et Rebecca de la partie précédente plutôt que d’y aller aléatoirement. J’ai bien apprécié cette option qui permettait de « remettre ça ». J’étais à deux cheveux de réussir mon plan !!! Je veux me reprendre !!!

Rendu visuel
Pour ce qui est du volet visuel, le jeu se présente avec une vue du dessus. Il est possible de zoomer d’un cran mais cette fonction ne m’a rarement été utile car à ce moment, les déplacements des gardes sont difficiles à bien voir. Pour les graphismes, j’ai trouvé qu’ils manquaient un peu de finition sur mon grand écran (65po). J’ai donc préféré jouer en mode portatif où le niveau graphique était tout à fait correct. Il y a une légère musique d’ambiance mais le volet sonore tourne beaucoup autour des discours entendus régulièrement … ainsi que des coups de feu et des alarmes déclenchés ici et là si nous manquons de subtilité!
Conclusion
« The Church in the Darkness » est un jeu original et innovant car le joueur a vraiment le plein contrôle sur la finale de l’histoire. Le concept d’auto-générer les personnalités des leaders est très bien pensé et vraiment plaisant à expérimenter. Le jeu combine habilement le côté action / infiltration et le côté narratif. Malgré que se répète sensiblement le même « pattern » (trouver les personnes contact, trouver Alex, et agir!), j’ai trouvé que le jeu arrive à conserver l’intérêt du joueur d’une tentative à l’autre (fin différentes, nouveaux objets). Se détaillant au prix de 25$, c’est un jeu qui saura plaire à ceux attirés par cette thématique et qui apprécient de « vivre » le jeu et qui ne seront pas rebutés par son côté un brin répétitif à la longue.
J’ai aimé:
-Pouvoir influencer directement l’issue de l’histoire
-Le fait que les personnalités des leaders changent et nous amène à réfléchir puis adapter nos actions
-M’infiltrer dans le campement, déjouer la vigilance des gardes et fouiller les bâtiments moins bien gardés
-Les objets qui se débloquent après chacune des fin et qui incitent à redémarrer une nouvelle partie
-Pouvoir reprendre les mêmes paramètres de personnalité pour les leaders d’une partie à l’autre (si désiré)
-Jouer en mode portatif
-Vivre et expérimenter les différentes fins…
J’ai moins aimé:
-…mais le jeu devient un brin redondant à la longue
-Le niveau de détail un peu faible sur grand écran sur la version Switch (peut-être est-ce mieux sur d’autres consoles ou sur PC)…
-La fonctionnalité de visée qui ne répond pas toujours bien
-Certains discours d’Isaac et Rebecca « génériques », d’une partie à l’autre, qui deviennent un peu redondant après un certain temps
-La thématique « infiltration » quelque peu brisée par le fait qu’on peut passer au beau milieu d’un groupe de garde si leurs arcs de champ de vision laissent un passage …
-Le fait qu’il ne soit pas disponible en français
Note finale

*La copie du jeu utilisée pour cette critique provient de l'éditeur, lequel n'intervient aucunement dans le processus de création des tests du Salon de Gaming de Monsieur Smith.

The Church in the Darkness Site officiel
Développeur : Paranoid Productions
Éditeur : Fellow Traveller
Plateformes : PC, PS4, Xbox One, Switch
Prix : 25$
Aussi de Fellow Traveller : Super Mutant Alien Assault

Les autres tests de Éric Larouche : Slay the Spire , They Are Billions
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Me joindre sur Twitter @LeTusken / Courriel MonsieurSmithGaming@gmail.com
Merci encore au beau-frère Éric pour cette autre participation de grande qualité!

Commentaires

  1. Hum 🤔 Intéressant,
    Les arguments que t’as aimé, me donne vraiment envie de l’essayer...
    Redondances dans ce genre m’étonne pas vraiment,
    Plusieurs fins... donc on a pas le choix de refaire les mêmes patterns comme tu dis.
    Pouvoir garder les mêmes paramètres des leader en cas d’échecs ....c’est un petit plus , à pas dénier!
    L’aspect graphique pour la Switch, est et restera toujours en second plan pour mes choix!
    La portabilité ,que plusieurs gros joueurs de salons, ont tendance à mettre de côté,
    Fausse leur appréciation et facilite trop souvent leur comparaisons!

    Donc très bon teste , cher Monsieur Larouche!




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    1. J'ai apprécié mon expérience avec ce jeu. J'ai tenté de partager du mieux possible mon avis. Bien content que tu aies aimé le texte et que ça puisse contribuer à te faire une idée avant un achat potentiel :)

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